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Monument aux morts de Villers-la-Loue

La Première Guerre mondiale a durement touché la Gaume. Les villages d’Ethe et de Rossignol, à l’épicentre des combats, ont été rasés. D’autres comme celui de Latour, ont perdu une part importante de leur population. Pour certains, moins atteints par les combats, les conséquences de l’occupation ont aussi été désastreuses.

Nous sommes en 1918 et la commune de Villers-la-Loue est ruinée. Il faut dire que tout au long de la guerre, les réquisitions allaient bon train. L’occupant allemand avait principalement besoin de bois pour renforcer ses tranchées et construire des abris à l’arrière du front. L’exploitation intensive des forêts et leur mise à blanc systématique conduisirent à une diminution importante des ressources forestières à Villers-la-Loue. Les Allemands réquisitionnèrent aussi animaux, nourriture et matériaux.

Villers-la-Loue a payé un lourd tribut. Les hommes et les femmes furent réquisitionnés pour réparer les routes, chemin de fer, chemins forestiers et autres infrastructures. Les jeunes filles furent envoyées à la cueillette des orties et à la récolte des feuilles mortes et fougères pour en faire des habits et des paillasses. Les habitants de la commune de Villers-la-Loue en sortirent affaiblis et nombreux sont ceux qui souffrirent de maladies.

Mais c’est surtout le bilan humain qui est important. Outre la trentaine de soldats français qui y furent enterrés juste après-guerre, cinquante-cinq habitants furent déportés. La plupart ont été envoyés dans des camps en Allemagne et quatre d’entre eux ne reviendront pas. Parmi ceux qui sont partis se battre, quatre mourront au combat sous l’étendard belge et un sous le drapeau français.

Ce bilan conduisit la commune de Villers-la-Loue à marquer son intérêt pour l’aménagement d’un monument aux morts. Si les communes voisines de Gérouville et Meix-devant-Virton envisagèrent respectivement l’érection d’un monument dès 1919 et 1921, Villers-la-Loue n’eut pas la capacité financière pour un tel ouvrage. La dette communale, contractée pour venir en aide aux habitants entre 1914 et 1918, étrangla les finances locales. Un emprunt a même dû être réalisé pour assurer les salaires du personnel.

Le 6 août 1933, le conseil communal décida de placer une plaque commémorative au cimetière de Villers-la-Loue mais n’arriva pas à un compromis sur sa localisation exacte dans le cimetière. Faute de consensus, la plaque fut démontée et rangée au bureau communal. Le 22 décembre, la plaque n’était toujours pas posée et le conseil constata qu’elle n’avait même pas encore été payée ! Il faudra attendre le 25 janvier 1935 et une intervention du gouverneur de la province pour que le conseil communal statue sur un emplacement définitif qui est encore le même aujourd’hui.

Le monument aux morts fut une nouvelle fois ajouté à l’ordre du jour du 20 avril 1936. Et puis le 25 mars 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, fut adjugé l’entretien d’un monument aux morts 14-18. Entre temps, rien. Aucun document, aucune délibération, aucun ordre du jour ne permet de déterminer la date exacte de construction. C’est ainsi que se conclut une incroyable saga politique à Villers-la-Loue…

Texte rédigé par Karl GOFFINET, publié dans le Publivire du 15 mars 2019.