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Sommethonne

Récit fait par Monsieur l'Abbé DELDIME, curé de Villers-la-Loue et administrateur de Sommethonne.

"Permettez à un témoin oculaire de vous donner de nouveaux détails sur le terrible orage qui a jeté le deuil et la consternation sur tous les habitants de la contrée. Je ne vous parlerai pas de Meix, dont les maisons, les chemins et les campagnes sont dans un état déplorable. Je me bornerai à faire le triste tableau des ravages que j'ai sous les yeux à Villers-la-Loue, Houdrigny et Sommethonne. La ferme de Grihire, près de Villers-la-Loue, a horriblement souffert. Cette maison située dans un ravin, fut en quelques minutes totalement inondée. Deux enfants malades allaient infailliblement périr lorsque leur père, ayant déjà de l'eau jusqu'aux genoux, les enleva et les porta dans une chambre haute où toute la famille était réunie presque morte de frayeur et d'angoisse.

Pensez quelle dut être la force de l'ouragan ! Une voiture de grains qu'on avait laissée dans les champs, à l'approche de la tempête, fut entraînée par la force du vent et la rapidité des torrents d'eau au pied d'une colline, à plus de deux cents pieds du lieu où elle était abandonnée : les essieux cassés, les roues lancées dans une prairie voisine et la voiture ensevelie sous un monceau de pierre et de limon.

Mais c'est surtout à Sommethonne qu'on a bien des pertes à déplorer. Ce village, situé dans un fond et entouré de collines, n'a échappé que comme par un miracle à une ruine totale. Quelques instants de plus, et toutes les maisons étaient englouties dans les eaux ou entraînées par des torrents furieux, qui battant en brêches quelques bâtiments peu solides, auraient immanquablement occasionné la perte de tous les autres.

L'église, absolument isolée sur le haut d'une montagne, domine tout à fait le village. Ici, se passa une scène terrible, grande, majestueuse. J'étais présent, et je suis encore rempli de frayeur en vous la racontant.

Il était 4 heures. Presque toute la paroisse était réunie dans le lieu saint pour assister aux vêpres. Tout à coup, vers la fin de l'office, on entendit le bruit affreux comme tous les vents déchaînés à la fois. Le ciel s'obscurcit au point qu'on se voyait à peine; les éclairs les plus sinistres se succédèrent sans interruption au-dessus de nos têtes, le roulement formidable du tonnerre menaçait de nous ensevelir sous les murs de l'église; les arbres plantés sur le cimetière, brisés tombèrent avec fracas; la croix de l'église, arrachée et réduite en morceaux, fut jetée sur le cimetière; enfin.

La trombe éclata contre la tour de l'église, et la flagella pendant plus d'une demi-heure par une horrible nuée d'énormes grêlons et de morceaux de glace. L'épouvante et la stupeur régnait dans tous !es cœurs, et nous nous croyions arrivés à notre dernière heure. Tout n'était que confusion dans l'église.

Après avoir demeuré 2 heures dans l'église, sans qu'il fut possible d'en sortir, l'orage s'étant un peu calmé, chacun s'empressa de descendreau village pour y voir le spectacle d'une désolante dévastation. Heureusement cependant, personne n'a péri."

(Abbé N.J. LENOIR)