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Dialecte de Villers-la-Loue

En’ pouye qui couve

Une poule qui couve

L’Sasa avout, das s’n’ètôle, en’ couvresse

Le Sasa avait, dans son étable, une poule qui couvait,

Qui s’entétout à couver neût et djou.

Qui s’entêtait à couver nuit et jour

L’pu bé d’l’histoir’ c’est qu’la sacrée diablesse

Le plus beau de l’histoire c’est que cette sacrée diablesse

En’ vèlout-m’ découver don tout.

Ne voulait pas cesser de couver du tout.

Il avout bé la fourrer das in batche

Il avait beau la mettre dans un bac

Pou la bagni et l’èchôrer,

Pour la baigner et l’effrayer,

La mète au noir au fond d’en’ catche,

La mettre au noir au fond d’une cage,

Elle y arout crevé.

Elle y aurait péri.

C’ qui fâ, qu’in matin, v’la not’ Sasa vouye

Ce qui fait, qu’un matin, voilà notre Sasa partit

Voir après des ûs pou guèri sa pouye.

Voir après des œufs pour guérir sa poule.

Et, tout à tchertchant, i trouve, el veinard

Et, tout en cherchant, il trouve, le veinard

El Roland qui li vat’ douze ûs d’canard.

Le Roland qui lui vend douze œufs de canard.

I ratèr’ tchûlu et à tout’ vitesse

Il rentre chez lui et à toute vitesse

Four’ viv’ma les ûs dèzou la couvresse ;

Met vivement les œufs sous la poule qui couve ;

I croyout fâre in bon martchi.

Il croyait faire un bon marché.

Ma, les djous pasant et rin coume nicaye ...

Mais, les jours passent et rien comme nichée...

La pouyetté sondjout, nodant sa couvaye :

La poulette songeait, en sentant sa couvée :

Te-m’est’ co djoué in tou, sacré vatchi.

Tu m’as encore joué un tour, sacré vacher.

Là-d’su, not Sasa prend in û couvisse

Là-dessus, notre Sasa prend un œuf couvé non éclos

Et s’a va dar’ dar’ l’montrer au Roland.

Et s’en va rapidement le montrer au Roland.

- Bon, dj’alans voir ça, qui rèpond l’ martchand.

- Bon, nous allons voir cela, répond le marchand.

I cass’ l’û à deux et dit sa malice :

Il casse l’œuf en deux et dit sans malice :

- Mais, il est deur keû, parent,

- Mais, il est cuit dur, parent.

Vot’ pouye est trop tchaud’, faut fare in làv’ment

Votre poule est trop chaude, faut faire un lavement

- Bîn, qui dit l’ Sasa, jamâ, dj’n’arou cru ça.

- Et bien, dit le Sasa, jamais je n’aurai cru cela.

Patois de Villers-la-Loue

Albert Colard dit le père Cadrol